"« ...donner ma vision de la musique de Nick Drake, (d') épurer mon jeu de guitare... » "
1) On te connaît une certaine virtuosité à la guitare, mais j’ai l’impression nette au travers de ce duo que tu as décidé d’explorer de nouveaux horizons?
Quand je jouais en trio ou quartet, je jouais aussi des morceaux en solo acoustique pour donner de l'air et une respiration. Au fur et à mesure, une évidence se dessinait avec le son de la guitare acoustique qui me permettait plus de lyrisme, plus d'émotion, plus de nuances. Le disque "Time of no reply" et mon duo avec le violoncelliste Olivier Koundouno autour de la musique de Nick Drake m'ont effectivement permis de jouer différemment, d'essayer de transmettre mes émotions, de raconter une histoire, de voyager, de donner ma vision de la musique de Nick Drake, d'épurer mon jeu de guitare. C'est aussi lié à une période de changements importants dans ma vie personnelle, de remises en question.
2) La guitare et toi, c’est une longue histoire d’amour. A quel âge as-tu commencé? Quelles ont été tes professeurs, tes influences, tes rencontres?
J'ai commencé la guitare à l'âge de 7 ans avec mon père qui est guitariste amateur, passionné de musiques et ancien programmateur de clubs de jazz. J'ai eu la chance de rencontrer beaucoup de musiciens et de voir aussi beaucoup de concerts dés mon plus jeune âge. Certains musiciens comme Marc Ducret, Serge Lazarévitch, Michel Perez m'ont donné des conseils quand j'étais jeune musicien.
La rencontre déterminante a été aussi celle avec Jim Hall avec qui j'ai étudié à New York à la New school, et avec qui j'ai entretenu une belle amitié au fil des années. Beaucoup de moments partagés avec lui, des conseils, des échanges qui me servent encore aujourd'hui. C'était un maître et une figure importante dans l'histoire du jazz avec un sens de l'humour incroyable et beaucoup de modestie.
3) Comment aujourd’hui envisages-tu la façon dont on peut vivre de la musique pour ne pas dire du jazz, car j’ai l’impression que ce qui était nécessaire et suffisant hier ne l’est plus du tout aujourd’hui?
Je pense que cela a toujours été compliqué de vivre en tant qu'artiste. Quand on lit sur la vie de beaucoup d'artistes (musiciens, peintres, écrivains), on voit bien que rien n'est simple. On le sait quand on s'engage dans cette voie, ce n'est pas une surprise. La musique est un combat. Si les choses marchent, c'est du bonus! Le monde et le monde de la musique ont beaucoup changé ces dernières années avec la fin du format disque, l'arrivée d'internet et des réseaux sociaux, la fermeture de beaucoup de lieux, de plus en plus de musiciens et d'artistes mais peu / moins de travail. On est encore dans une période intermédiaire. Ce qui est sûr, c'est que l'artiste d'aujourd'hui doit être plus polyvalent et doit s'adapter rapidement à tous ces changements.
4) Tu as reçu il y a quelques années un victoire du jazz "révélation", qu'est-ce que cela t'as apporté dans ta carrière de musicien?
Je n'ai pas gagné de victoire du jazz mais ai été seulement nominé, dans la catégorie "révélations", ce qui m'avait fait sourire puisque j'avais déjà 40 ans! J'avais également été nominé pour les djangos d'or de la guitare en 2006. C'est toujours positif que sa musique soit reconnue par le milieu et que l'on en parle. Cela peut ouvrir quelques portes mais peut être que la nomination ne suffit pas!
5) Comment expliques-tu que le public soit passé à côté de Nick Drake pendant des années alors qu'il est souvent cité par beaucoup d'artistes comme un des auteurs-compositeur les plus influents de la seconde moitié du XXème siècle?
Cela reste assez étonnant et mystérieux de voir un artiste comme Nick Drake passer à côté d'une carrière de son vivant quand on voit la qualité de ses 3 disques sortis fin des années 60 - début 70, de ses compositions très riches, de son jeu de guitare sophistiqué, de sa voix magnifique, de la qualité de ses textes, mais il y en a eu beaucoup d'autres qui n'ont pas percé! La réussite d'une carrière est souvent une question de timing, de moment, de rencontres, de chance. Aussi Nick Drake jouait assez peu sur scène et n'était pas toujours à l'aise pour jouer en concert. Et surtout il est mort très jeune, à 26 ans et demi et était en décalage avec son époque.
6) La guitare à 12 cordes est peu utilisée dans le jazz, citons l'album de Weather report « sing the body electric », comment l'idée de l'utiliser t'est-elle venue?
J'ai toujours mélangé mes projets avec différentes guitares électriques et acoustiques. La guitare acoustique 12 cordes a un son très différent et particulier et permet d'aller ailleurs, d'explorer d'autres façons de jouer. C'est aussi un défi à jouer car très physique et difficile à jouer. Un de mes musiciens favoris est Ralph Towner justement, que j'ai beaucoup écouté. J'ai aussi toujours écouté beaucoup de blues, de folk où la guitare acoustique est très présente et notamment la 12 cordes.
buy shoes | Patike – Nike Air Jordan, Premium, Retro Klasici, Sneakers , Gov
La Fabrica'son, Maison de la Vie Associative, 28 rue Victor Hugo, 92240 MALAKOFF, Tél. 01.55.48.06.36, email : coordination.fabricason@gmail.com