LA KRONIKAMARKO : mon Festiva'son 2014

Les jours d’avant : ça usine·! ça rédige, ça organise, ça contacte, ça rappelle, ça ajuste, ça tracte, ça colle, ça diffe… Le collectif Prenez place investit la tristounette salle des fêtes (sic·!) pour la décorer, la détourner, la retourner, la transfigurer… Les ingés éclairent et sonorisent… Le collectif et les bénévoles installent marmites, saladiers, rice cooker, bouteilles, canettes, blocs de glaces, cendriers, carnet de tickets, piles de vieux vinyles et CD classieux… Is everybody in·? The ceremony is about to begin…

Mercredi 7 mai : c’est le duo Jean-Luc Guionnet / Eve Risser qui ouvre l’espace-temps, l’espace-son de ce 10ème festival avec leurs compositions électroacoustiques, intenses, surprenantes, parfois dérangeantes mais jamais vaines, souvent nécessaires… La jam impro pensée ensuite par Jean-Luc comme un atelier commenté est très intéressante même si elle laisse quelques jammeurs sur leur faim de jouer plus, encore, plus longtemps. Certains pensent que la faim et la frustration sont, en art, une bonne chose. Et vous·?

Jeudi 8 mai: Avec son trio de jazz puissant, enjoué et rythmé, le pianiste Ludovic de Preissac fête le jazz qui rit, qui entraine et qui balance de la joie et du groove. La jam qui lui succède en est la preuve dans un beau mélange de générations. ça chauffe sur scène, ça chauffe au bar, ça chauffe à la brocante : ça baigne !

Vendredi 9 mai : Fidèle à notre marque de fabrique (à sons), nous invitons de nouveau une musique plus libre, inattendue, in-entendue… Le chanteur basque Benat Achiary envoie et projette ses vocalises, ses mélopées, ses râles, ses sifflements, ses chuchotements, ses cris telluriques ou cosmiques sur les peaux et les cymbales de Didier Lasserre. Lui s’en saisit et les prolonge, les morcelle, les enlumine d’éclairs fulgurants ou de terribles coups de tonnerres. Pas à pas, nous partirons… Ou pas. A pas…

Samedi 10 mai : 15h. Quel bonheur de voir une salle comble de petits et grands venus découvrir ou célébrer la magie du cinéma et du jazz réunie autour de ce ciné -concert. Le loufoque et génial Charlie BOWERS provoque les rires de tout le public et l’excellente musique de Sébastien, Franck et Benoît danse avec, sur, pour ces images d’autrefois universelles et éternelles. Perpétuer cette tradition du film muet et de la création musicale simultanée, c’est revenir aux sources. Enrichir cette tradition de spectacle collectif, c’est imaginer demain. 20h. Les élèves des 3 conservatoires sont sur scène pour présenter le résultat d’une dizaine d’heures de préparation/répétition sous la direction bienveillante du saxophoniste Olivier PY : joli projet, émouvant et original qui ouvre très légitimement cette soirée de fête.

22h. Commence alors le très beau concert du guitariste citoyen du monde Michael Felberbaum en quartet. Remarquablement accompagné, il nous offre un jazz onirique, chaloupé, finement ciselé mais toujours incarné et chaleureux grâce à ses formidables partenaires.

Minuit : les citrouilles se transforment en vinyles et font vibrer les « résistant.e.s du jazz », jusque tard dans la nuit…

Dimanche 11 mai : 15h. Bojan Z nous convie à un (autre) moment magique. Sa musique, son talent, sa culture musicale, son audace, ses passerelles, sa gentillesse et son humour en embuscade surgissent de ses deux claviers non tempérés. La classe.

18h. « Les oiseaux du paradis » d’Olivier Py (et d’Olivier Messiaen ?) s’envolent et inondent la salle des fêtes, resplendissante sous les peintures et collages originaux de Dominique, Hélène, Slobodan et Yro. La musique de ce très puissant trio, tour à tour mystique et sauvage, nous comble et nous emmène encore loin, très loin, oui, à peu près là, où ça fait jubiler les neurones, à fleur de peau…

20h. On range la boutique dans une ambiance de joyeuse fourmilière. Mais avant de tirer le rideau, on finit les fonds de bouteille, les fonds de gamelles (le meilleur !) sur fond d’accords de piano. Ce petit collectif d’une vingtaine de personnes réalise-t-il qu’il a vécu une belle aventure, inoubliable peut-être, inédite sûrement...

Et celle-là vous la connaissez ? C’est l’histoire d’un type fou de musique qui recherche des rencontres authentiques, des musiciens de talent et une bonne cuisine maison. Un jour, il rencontre un copain qui sourit béatement, avec des yeux pétillants mais cernés et lui demande : « - Pukhet ? Katmandou ? San Francisco ? » « - Non, le Fetiva’son à Malakoff, 1^ère classe pour tout le monde ! J’ai déjà réservé pour 2015…» « - Waouh ! Trop fort le Festiva’koff à Mala’son ! »

Marc