Chronique d'une stagiaire "enjazzée" (Festiva'son 2013)

Entre nous, le jazz demeurait un mystère pour moi. Quant à la musique improvisée, n'en parlons pas. Bien sûr, j'ai fréquenté des Louis Armstrong et des John Coltrane au cours de mes études, mais cela n'allait pas plus loin. La question est donc la suivante : la petite stagiaire a t-elle été déçue en mettant les (deux!) pieds dans le plat « jazzy »? Pas le moins du monde. Quel univers mes amis ! Et quel beau festival.

Vous étiez heureux d'être là, nous aussi, et je crois que c'est ce qui fait la magie de cet événement ; on peut avoir la meilleure programmation du monde, sans convivialité, sans bonne humeur, sans enthousiasme, cela ne vaudrait rien. Des petits prix, de la bonne bouffe (difficile de résister aux gâteaux d'Hélène!), des bières et du punch, mais surtout, de la bonne musique : que demander de plus ? Une déco sympa pour raviver la pâlichonne salle des fêtes ? Pari réussi, grâce au collectif d'artistes Prenez Place !

Je retiendrais bien des choses de ce festival, en commençant par le plaisir d'y avoir contribué (pratiquement) de A à Z. Pas facile la communication d'un petit événement ! Mais avec du courage, de la motivation et beaucoup d'aide (merci à mes deux acolytes, Catherine et Camille, pour avoir arpenté le sud de Seine en ma compagnie afin de placarder les villes...), tout est possible.

Ensuite, de jolies découvertes, telles que le fonctionnement des vieux jukebox des années 20, ou encore le documentaire poignant de Cassenti sur Billie Holiday. Également de l'étonnement, moi qui ne soupçonnait guère l'existence de la voix (et de la parole!) au sein de la musique improvisée.

De la réflexion, avec la conférence de Jean-Paul Ricard, cet incroyable érudit du jazz, qui a su questionner la place des femmes instrumentistes au sein de ce milieu très masculin.

Enfin de l'émotion, en voyant que tout fonctionne comme sur des roulettes, en apercevant les sourires sur vos lèvres, en entendant vos conversations passionnées, en regardant ces « jameurs » qui auraient pu jouer jusqu'au bout de la nuit...

Alors certes, le Festiva'son est encore tout jeune mais a déjà tout d'un grand, et je ne doute pas que ce dernier prenne du poids rapidement ; qui sait, peut-être un jour verra t-on des affiches placardées aux murs du métro, Malakoff devenant « the place to be » en matière de jazz... Je l'espère. L'important est de ne pas tomber dans le piège de la commercialité, mais de rester dans la fièvre de la convivialité. Ceci dit, connaissant maintenant La Fabrica'son, il y a peu de risque ;-)

Alors, convertie la stagiaire ? Je dois avouer qu'il est difficile de détrôner les Stones et autres Velvet Underground de mon cœur, mais ce qui est sûr c'est que, désormais, il y a de la place (et pas qu'un peu) pour le jazz dans ma playlist. Merci à vous tous !

Mathilde P.