LA KRONIKAMARKO : mon Festiva'son 2013

Mercredi 17 avril : ça installe, ça agrafe, ça déplie, ça déploie, ça accroche, ça branche, ça porte, ça transporte, ça éclaire, ça sonorise, ça escabote, ça bouge, ça rebouge, ça ajuste, ça scotche, ça punaise… Salle des fêtes Jean Jaurès, t'es belle comme une mariée !

Mercredi soir : ça y est, c'est parti pour 5 jours d'aventures… Sur un magnifique désaccord, Sophie Agnel, prolixe, aux aguets, tendue au-dessus de ses cordes sensibles provoque Laurent Pascal, minimaliste, jeune homme sobre et opiniâtre… Puis, les ombres de la jam se mettent à danser : c'est clair ?

Jeudi 18 au soir : Oh, qu'il est frais et généreux ce Now blues ! Il nous entraîne, nous émeut, nous fait sourire et swinguer. Et si le jazz, c'était aussi cet élan de plaisir, de générosité et de classe ? Dommage pour les trop rares jammeurs qui ont raté, entre autres, le "Grande amor" chanté par Lili : un pur frisson !

Vendredi 19 au soir : Comme un rituel de méditation flottant et sauvage, le trio Rives invente une poésie troublante et invite à un autre espace-temps, avec des sons très anciens, d'avant la musique et des sons inédits, au-delà de la musique. Passeurs vers l'autre bord du fleuve…

Samedi 20, big Day ! 4 RV musicaux dans la journée : pas d'austérité ici !
11h : Lionel Bontemps, artisan musicien, nous ouvre sa boutique et les portes de ses magnifiques machines-avec-une-âme-dedans! Si, si, la voix de Billie, la trompette de Louis, le piano d'Eroll étaient bien là, dansant sur la patine des 78 tours.
15h : Franck et ses complices emmène les minots et leurs parents dans la belle, triste, folle, drôle, émouvante et inventive histoire du jazz. Le feeling passe 5 sur 5 entre musiciens-animateurs et public-participatif. Et comme le dit une chanson pour enfants : "Vive le jazz et tant pis pour les serpents !"
17h : Qu'elles sont belles, fières et émouvantes les musiciennes du jazz, les grandes oubliés des sunlights, et des Unes de journaux. Merci à Jean-Paul Ricard de réhabiliter, de façon presque toujours posthume certes, ces véritables résistantes de l'art populaire. Hey, Vadaila Snow ! It doesn't mean a thing, if you…
21h : Enfin, une vraie ambiance de fête ! Du monde, des rires, du curry dans les assiettes, du rouge dans les verres et du jazz sur scène ! Avec d'abord, ce collectif amateur de 13 musiciens et musiciennes qui nous offre son projet monté avec Karl : c'est très touchant, généreux, appliqué sans être scolaire, ça pulse et ça danse ! Et en deuxième partie, place aux tournoiements agiles du du PJU sextet qui nous entraîne dans une belle énergie collective et donne une vison encourageante du jazz à venir : dense, inventif et multiforme.

Dimanche 21 : Déjà le denier jour… Mais que n'étions nous pas plus nombreux pour célébrer la mémoire magnifique et bouleversante de Lady Day… Le très beau film de Franck Cassenti (gracieusement prêté par l'auteur) réussit le pari d'un hommage personnel tout en captant l'universel : l'âme de sa personnalité.
18h : le voyage touche à sa fin avec le quartet dynamique, pulsant et électrique de la famille Mahieux qui mélange généreusement hommes, femmes, générations, registres, styles, rythmes, instruments et voix ! Bref, un peu comme un condensé de notre association.
22 h : après un grand rangement intensif et collectif, suivi d'un dernier repas d'équipe, nous quittons le navire. La traversée fut splendide dans cette nef transfigurée. Alors, rendez-vous l'an prochain, avec encore plus de passagers, de voyageuses, de petits mousses et de dauphins verts… Car en fait, c'est pas du jazz, c'est la Fabrica'son !