LA KRONIKAMARKO : mon Festiva'son 2011

« Dites, vous faites quoi en février 2011 ? » ... c’est par cette question que je terminais, il y a tout juste un an, une chronique enthousiaste du festival 2010. Et bien, je peux répondre que pour ma part, j’ai rempilé, j’ai ressigné pour 4 jours de vrai bonheur : rencontres amicales, très belles et puissantes musiques, discussions nocturnes, fumées bleues, verres levés à la santé des amoureux, des poètes et des résistances... Mais aussi 4 jours de boulot et de petites nuits, installations, rangements, transports, déménagements, portages. Et dans les semaines précédentes, effervescence maximale pour notre petit Club des Cinq activistes-bop : contacts en tous genres, calendrier et feuille de route, affichages, tractages, logistique...
Oui, mais... et la musique dans tout ça ?

jeudi 3 février : en ouverture, c’est la jam. Un bain de jazz de proximité, amateurs et pros se retrouvent pour célébrer de façon authentique et dans le respect de chacun une belle idée du jazz. C’est de la musique dans le quartier, en entrée libre, en posologie offerte... Et pour chaque morceau, c’est une nouvelle surprise : cette fois-ci, quels musiciens, quel style, quel thème (connu ou moins), quelles sonorités, quelle énergie ? Mais aussi pour chaque morceau, une nouvelle mise en scène car toute musique vivante est aussi un vrai spectacle avec ses musiciens/acteurs et, ce soir-là, une seule musicienne/actrice (merci Lili pour ta voix précieuse !)

vendredi 4 février : la petite galerie de peinture, de poésie et de musique « ackenbush » nous accueille pour la 2^ème fois cette année. Devant une splendide et imposante calligraphie du peintre Bernard Ollier, les sens sont en fête : la musique libre et foisonnante, duelle et unitaire de Benjamin, contrebassiste puissant, inspiré et de Sylvain, saxophoniste au long cours, toujours agile, téméraire et malicieux nous séduit, nous bouscule, nous envoûte. Merci encore à Anne et Benoît de nous avoir ouvert les portes de ce lieu vivant, créatif et unique en son genre.

samedi 5 février : grande soirée au conservatoire ! Dans une salle d’audition bondée, une vingtaine d’élèves présentent en 1^ère partie une belle création sans conformisme, ni clichés : grâce aux conseils de Guillaume Orti tous et toutes s’engagent vers le lâcher prise, les échanges imprévus et la joie créatrice. Et en 2^ème partie de soirée, moment de grâce avec le jazz solaire et astral de Kartet, ouverture des neurones garantie vers les vastes galaxies sonores d’un espace imaginaire et utopique, constamment traversé de compositions surprenantes, éclairantes et enfin évidentes.

dimanche 6 février : on finit en beauté et en grâce avec la voix souple et enjouée, agile et entêtée de Pierre soutenue par un piano entraînant et toujours aux aguets, par une basse joueuse et chantante et bien sûr par les géniales rythmiques de notre copain Benoist à la batterie.

Ce petit festival, c’était comme un voyage poétique où le corps se déplace peu et l’esprit, lui, aux confins de l’âme Alors, l’an prochain, offrons-nous encore un petit trip de 4 jours, à peu de frais, en bas de chez nous, sans bouchons, ni train, ni avion, ni passeport biométrique... Offrons-nous une vraie cure de jouvence sans curistes déprimés ou gras du bide...Retrouvons-nous dans le quartier, dans la décroissance des artifices futiles et dans la croissance des bénéfices vrais. « Dites, vous faites quoi en février 2012 ? »