LF : Vous nous présentez une formation originale peu usitée dans le jazz, où la batterie est absente. Est-ce tout simplement une rencontre humaine ou plutôt un désir d'expérimenter qui vous a rassemblés ?
TJ : Un désir d'expérimenter au départ, dans l'objectif de retrouver les sensations rythmiques du swing, mais sans batterie, en épurant un maximum les informations tout en essayant d'en garder l'essentiel, de renforcer l'écoute entre les musiciens et d'arriver à un son intimiste, bien soudé.
LF : La musique classique est une de vos influences. En quoi peut-elle se rapprocher du jazz ? Ou l'inverse ?
TJ : Un musicien de jazz accentuera peut-être son travail autour du rythme, des cycles et de l'improvisation alors qu'un musicien classique réfléchira au son, au sens d'une phrase et aux formes. Finalement au bout d'un moment tous ces paramètres se rejoignent, peu importe le style.
LF : Le répertoire classique et contemporain dans sa globalité représente un puits d'inspiration incontestable, vous nous le démontrez. N'est-ce pas les formes musicales parfois plus complexes et plus abouties de ces deux genres qui vous intéressent le plus ?
TJ : Les compositions du trio ont été écrites selon des procédés d'écritures assez connus : "I'm in Spring" est une démarcation ("I Mean you" de Thélonious Monk), "Blue Spring" écrit autour du blues, la "Vision Fugitive" une orchestration d'une pièce pour piano de Prokofiev. "Sad Spring" et Happy New Spring" ont été écrit en cherchant à respecter certaines contraintes un peu plus modernes (de polytonalité, de cadences) mais l'idée générale reste quand même d'écrire selon des règles et des formes traditionnelles. (Bientôt un anatole !)
LF : On demande de plus en plus de projets dits «innovants». Avez-vous des difficultés à jouer cette musique pourtant innovante mais empreinte d'une période du jazz bien définie (Lennie Tristano, J. Giuffre …) ?
TJ : Notre intention n'aura pas été d'être "innovant"…Je suppose que notre façon de jouer ou de composer dépend en grande partie de nos influences et de nos goûts musicaux.
LF : Le nom de votre groupe fait-il référence à quelque chose de particulier ?
Il fait référence au film de Blake Edwards "Breakfast at Tiffany's". C'est venu comme ça. Le son du groupe "jazz de chambre chic" renvoie aux avenues New-Yorkaises, au jazz et à la bijouterie de luxe (Tiffany).
LF : A quoi peut s'attendre le public des Jazzamalak le dimanche 15 décembre ?
TJ : A la troisième prestation du groupe, peut-être plus "rodée" et en compagnie d'un nouveau contrebassiste, David Salesse. Il risque aussi d'y avoir des nouveautés au niveau du répertoire.
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