LF : Gerry, comment se porte le jazz dans ton pays (Mexique) ?
GL : Il y a une nouvelle génération de musiciens de jazz qui fait partie de la scène jazz internationale, par exemple : Antonio Sanchez (Pat Matheny, Michael Brecker, Joshua Redman et beaucoup d'autres), Tony Malaby, Mark Aanderud... Ce mouvement crée de meilleurs musiciens, des projets et plus de lieux pour jouer ainsi que de nouveaux festivals ! Mais on est toujours très affectés par la « non culture » de beaucoup de Mexicains qui ne sont pas intéressés par l'art et la nouvelle création musicale.
LF : Dans l’histoire du jazz, si je te dis Trio, comme celui de Lee Konitz, Sonny Dallas, Elvin Jones ou celui de Kenny Garrett (Triologie) ou encore le Ornette Coleman trio, lequel des trois t’a le plus influencé ?
GL : Et bien, des trois je pense que c'est l'Ornette Coleman trio. Mais aussi le trio de Sonny Rollins et le nouveau trio de Steve Lehman.
LF : Gerry, comment parviens-tu à innover, à créer du neuf avec un bagage et un background musical assez ancré dans la tradition? Faut-il chercher du côté de l'improvisation ? De l'énergie ?
GL : Je pense des deux côtés. Pour moi l'improvisation est réellement nécessaire pour trouver de nouvelles directions pour m'exprimer, mais j'essaye aussi de trouver différentes directions dans l’énergie. Je pars toujours de l'inspiration du vocabulaire jazz traditionnel et de la musique folklorique !
LF : Apportes-tu une touche "latino" dans ton jeu comme le fait le saxophoniste Ricardo Izquierdo que nous avons invité ici, ou autrefois un musicien comme Gato Barbieri ?GL : Je pense que mon parcours musical et mes influences culturelles sont présentes dans la manière dont je joue la musique, mais j'essaye de transformer cela avec le temps ! Pour aller dans d'autres directions plus matures... Mais bien sûr, il y a une empreinte latine dans ma musique.
LF : Vous avez gagné le concours de jazz à la Défense en 2012, prix du meilleur groupe et les trois prix de soliste, du jamais vu ! Cela vous a-t-il boosté sur le devant de la scène ?
GL : Pas vraiment. De par mon expérience, gagner un prix dans ce pays est assez normal car chaque année il y a beaucoup de super nouveaux projets. A Paris et en France il faut être dans un travail artistique et de communication constant pour trouver de nouveaux lieux pour présenter sa musique.
LF : Qui écrit pour ce groupe ? Les compositions semblent ouvertes à l'interprétation, laissant beaucoup de liberté même dans l'exposition des thèmes. Est-ce le cas ?
GL : Pour notre premier CD, j'ai écris la musique et les arrangements ! C'est un mélange de plusieurs influences : le latin-Folk, la tradition et l'improvisation !
LF : Vous êtes trois jeunes musiciens, quel regard portez-vous et comment vous situez-vous sur le business du jazz qui aujourd'hui est devenu un produit comme un autre que l'on doit vendre et rentabiliser ?
GL : Pour ma part j'essaye simplement d'être le plus sincère possible avec la musique que je veux faire ! Et un peu comme l'ancienne école, j'essaye d'être le plus créatif possible car l'art est plus puissant que tous les produits que l'on peut vendre. Quelques fois, ça n'est pas évident mais les gens qui prêtent attention apprécieront.
Traduction : Sébastien Paindestre
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