LF : Tu joues dans plusieurs projets assez distincts les uns des autres : jazz-brésilien, grand ensemble, projets plus expérimentaux ou rythmiques… en France comme au Danemark. Y a-t-il un lien entre toutes ces musiques et ces lieux ?
SSH : Il y a beaucoup de musiques qui m’intéressent et qui m’inspire dans le monde du jazz et des musiques du monde. Paris est un lieu de rencontres culturelles très riche, il se passe beaucoup de choses en France. Le Danemark est petit, mais par rapport à la taille du pays, l’activité est énorme, avec beaucoup de créativité aussi. Ces dernières années je suis allé au Brésil et plus récemment à New York et en Tanzanie... Les liens entre les musiques qui m’inspirent ne sont pas facile à déterminer, elles ont souvent une racine africaine mais pas toujours...
LF : Il me semble que ce nouveau projet a par certains aspects de fortes ouvertures dans le monde du Free-jazz. Est-ce un retour à ton expérience lors de ta collaboration avec John Tchicai dans "Strange Brothers" ?
SSH : Le free des années 60'70' est un de mes premiers amours en musique. J'apprécie justement la liberté et l’ouverture, et je pense que je garde un peu cet esprit même en jouant des musiques aux apparences plus classiques ou typiques.
LF : Comment as-tu rencontré tes deux acolytes ? Y'a t'il un intérêt particulier à jouer avec ces deux musiciens qui multiplient comme toi d'ailleurs les contextes et les expériences très divers ?
SSH : Je connais Christophe Lavergne depuis longtemps ; le fait d’appeler Sébastien Boisseau était le résultat d’une mélange d’écoute et d’intuition. Les deux ont des fortes personnalités et sont très à l’écoute de l’ensemble.
LF : Question pas facile peut-être : quelles sont les principales qualités de tes deux excellents compagnons ?
SSH : Christophe a une inventivité de sonorités énorme et des réflexes très rapides. Les deux sont fort pour l’arrangement spontané, pour compléter et prendre des directions parallèles. Le son de Sébastien est à la fois ample et claire, parfait pour le trio.
LF : Franck Bergerot, en parlant de toi cite trois saxophonistes : Johnny Griffin, Dexter Gordon et Georges Adams. Cela résonne-t-il en toi ?
SSH : Trois grand ténors que j’aime beaucoup et que j’ai eu occasion d’entendre en concert souvent. Johhny Griffin jouait beaucoup de choses bien mystérieuses, comme Dexter il avait une attitude très ouverte à l’improvisation et partait facilement à l’aventure ; surtout dans les concerts plus intimes comme à Montmartre à Copenhague. Concernant l’actuel trio je citerai volontiers Ornette Coleman, Eric Dolphy, John Tchicai....
LF : Fait du hasard, nous avons accueilli le mois dernier un autre trio sax/contrebasse/batterie. Est-ce une formule magique ?
SSH : Ça me parait une formule équilibrée, très transparente et agile pour des musiques très improvisées.
LF : Quel regard portes-tu sur le jazz en France ? Ce pays selon toi est-il toujours une terre d’accueil pour cette musique ?
SSH : Oui, absolument. C’est un des pays au monde où il se passe le plus de choses au niveau de la créativité, des rencontres internationales...
LF : Tu as aussi une activité non négligeable en tant que peintre. Fais-tu le lien entre ces deux activités que sont la peinture et la musique SSH : Il y a beaucoup de choses en commun : les rythmes, les valeurs, les contrastes, la densité, la transparence. Les huiles sont un peu comme la composition ; dans les aquarelles j'improvise en général.
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