"J'écris de la musique pas si simple et je veux qu'elle sonne simple"
La Fabrica'son : Vous jouez dans le grand ensemble Ping Machine, mais comment l'idée de faire ce duo vous est venue ?
Raphaël Schwab : Une envie de jouer avec Julien, depuis longtemps. Au départ j’avais pensé faire un quartet, mais on a eu l’occasion de faire un concert en duo. J’avais écrit un peu de musique pour l’occasion, ça s’est bien passé, alors on a continué.
LF : Pouvez-vous nous parler de votre parcours ? Avez-vous une formation classique ? Quelle est la part de l’apprentissage en autodidacte ?
Je ne sais pas quelle est la part de mon apprentissage en autodidacte. J’ai pris beaucoup de cours de musique dans ma vie, depuis très jeune... J’ai été dans plusieurs conservatoires… Cela dit le vrai apprentissage se fait toujours en quelque sorte tout seul, parce qu’il faut séparer l’apprentissage de l’enseignement que l'on reçoit… Je dirais que ma culture musicale résulte d’un apprentissage que j’ai fait tout seul, pour une grande part.
A travers ce duo, pensez-vous avoir découvert une autre façon d’aborder votre jeu instrumental ? Est-ce que l'on conçoit le tempo et le jouer ensemble différemment lorsqu'on est en duo ?
Je crois qu’on se permet de mettre une plus grande élasticité dans le temps, lorsqu’on travaille tous les deux en duo. Les tempos peuvent varier assez facilement, il y a très peu d’inertie : c’est à dire qu’une fois que l’un d’entre nous a pris la décision de changer quelque chose, l’autre suit très rapidement. C’est assez agréable. D’un point de vue instrumental, je peux m’exprimer assez librement, sans chercher toujours à tenir le rôle d’accompagnateur. Dans mes compositions, aussi, je peux écrire des choses très spécifiques pour la contrebasse, et ça me fait travailler de nouvelles choses...
Lorsque l'on écoute votre album, on ne peut s’empêcher de penser au duo de Dave Holland et Steve Coleman qui, tout comme vous, jouent un morceau de Charlie Parker Ah-leu-cha. Ce duo est-il une source d'inspiration pour vous, ainsi que Charlie Parker que vous citez formidablement avec ce morceau "Confirmation" ? Au-delà de Parker : comment avez-vous procédé pour créer une si belle unité de répertoire en mélangeant des morceaux d'univers aussi différents ?
Personnellement, je ne connaissais pas ce disque avant d'enregistrer notre premier disque. Je sais que Julien le connaissait. Le choix de jouer Parker n’était pas réfléchi. A vrai dire, on n’avait même pas prévu de l’enregistrer. On voulait faire un standard, mais on avait pensé à un morceau de Fats Waller ou de Billy Strayhorn. Puis on a eu envie de jouer Confirmation. On a fait une prise, et on l’a gardée.
Quant à l’unité des morceaux, je n’ai pas l’impression qu’ils soient d’univers si différents… En même temps je suis de parti pris, vu que c’est moi qui les ai composés… C’est mon univers. Un univers varié, effectivement, peut-être...
En vous écoutant, la musique semble très ludique … C'est souvent joyeux, et on a l'impression que c'est sans trop se prendre au sérieux avec pourtant des morceaux pas si simples. C'est voulu ?
Oui, c’est voulu. Enfin ce n’est pas voulu qu’on ne trouve pas ça simple. J’écris effectivement de la musique pas si simple, et je veux qu’elle sonne simple.
Vous êtes Lauréats de « Jazz migrations », pouvez-vous nous parler de ce dispositif et ce que cela vous apporte, à part bien sûr des concerts?
Des concerts, c’est déjà très bien ! Parce que tous ces concerts nous apportent une visibilité que l’on n’avait pas jusqu’alors. Ce qui nous permettra de faire, j’espère, encore plus de concerts, pour faire plus de musique et plus de disque. Au delà des concerts, on va avoir l’occasion de faire une grosse résidence à Perpignan, ce qui va nous permettre de travailler un nouveau répertoire.
7) Qu’écoutez-vous en ce moment ?
En ce moment j’écoute beaucoup de vieilles chansons françaises des années 50, avec de très beaux arrangements.
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