EDITO N°130 - mars 2014

C'est le 27 février que j’ai commencé cet édito. Ne cherchez pas à cette date un événement particulier, je reviens tout juste de la grande manifestation à Paris pour défendre cet important et indispensable statut d'intermittent du spectacle.

Le fait d'y participer est décisif pour la suite de ce combat et cela m'a aussi fait du bien ! Je remarque qu'autour de moi je ne suis pas le seul à devenir de plus en plus submergé et isolé par des conditions de travail toujours plus oppressantes, jusqu'à en oublier l'essentiel... la solidarité.

Remettre en cause ce statut, c'est en rajouter une couche sur des conditions déjà difficiles pour les artistes et techniciens du spectacle. On en arrive même à ne plus trouver le temps pour se défendre !

Pourtant, nous devrions tous avoir la rage tellement on nous maltraite en ce moment à coup de fausses informations à notre encontre ! On veut nous faire passer pour des privilégiés qui coûtent trop cher !

Ci-joint dans ce journal une interview du Comité des Intermittents et Précaires d'Île de France pour éclairer les lanternes de ceux et celles qui en ont besoin et pour pouvoir ensuite en parler...

Beaucoup d'entre nous rencontrent de plus en plus de difficultés à rester artiste ou technicien ; pour reprendre l'expression de Ségolène Royal, « les tâches que l'on doit accomplir » se multiplient : davantage de projets à préparer car ils sont moins joués, plus d'actions culturelles pour rentrer dans les cahiers des charges des subventions, plus de cours, plus de temps passé à rechercher des emplois … Dans ces conditions, développer ses propres projets devient un vrai parcours du combattant.

Alors « privilégiés » ? Faire de la musique notre métier est à mon goût, assurément, même un privilège mais il doit s'accompagner de ce qui en est la source, le plaisir. Et ce plaisir prend des coups en ce moment...

Avoir du plaisir et en donner dans ce qui nous fait vivre serait-il condamnable ?

Cela ne devrait-il pas être plus souvent le cas?

Plusieurs d'entre nous ont participé à des actions menées par la Coordination des Intermittents Précaires d'Île de France, et pour moi c'est comme une piqûre de rappel : je fais partie de La Fabrica'son, une association militante dans le domaine culturel.  Par un groupe solidaire d'amis musiciens et mélomanes, La Fabrica'son a vu le jour par constat d'un manque de lieux défendant le jazz et les musiques improvisées. Par ses membres adhérents et les musiciens qu'elle a défendus depuis 14 ans, cette association, notre association, votre association s'est bien agrandie. Nous avons  déjà réalisé de bien belles choses ensemble (ce mois-ci c'est le 14ème anniversaire !) et nous pouvons en faire bien d'autres. Sans ce statut, toutes ces associations comme La Fabrica'son qui font l'exception culturelle de notre pays disparaîtraient.

“La percussion parle directement à l'humain.” Ainsi parle Denis Fournier qui jouera lors de notre prochain rendez-vous Jazzamalak le dimanche 30 mars. Alors Messieurs du Medef, venez rejoindre nos adhérents à cette occasion pour découvrir à quoi sert véritablement le statut d'intermittent !

Jean-Claude