Résister c'est exister Alors comme ça je serais un "casse-couilles" ? Pardonnez-moi ce langage vulgaire et grossier mais il n'est pas de moi : c'est ce que pense un député L.R. des artistes. Oui un député, vous avez bien lu ! Que lui est-il arrivé pour qu'il s'exprime ainsi ? A t-il subi un traumatisme dans sa jeunesse ? A-t-il été victime d'un professeur de solfège trop zélé ? Ou bien a t-il raté son concours d'entrée au conservatoire de Paris? Et bien non, c'est ce qu’il a simplement répondu quand un journaliste lui demandait si le candidat de son camp à la prochaine Présidentielle avait des soutiens d'artistes : « Qu’est-ce que vous voulez qu’ils viennent faire là ? On n’a pas besoin d’artistes. C’est tous des casse-couilles et des gauchos...» "Casse-couilles" donc je suis, et "casse-couilles" je resterai, car résister c'est exister et il y a vraiment en ce moment pléthore de raisons de résister, de continuer à essayer de faire son métier de musicien et d’en vivre malgré les peaux de bananes de beaucoup de politiques. C'est bientôt la présidentielle et je m'attriste de voir que la culture n'a pas la place qu'elle devrait avoir dans les programmes. Certains veulent d'avantage éduquer, d'autres créer de l'emploi mais en dégraissant les fonctionnaires dont les professeurs de musique, alors que c'est justement grâce à cette discipline que l'on peut rattraper certains élèves qui décrochent à l'école : j'en suis la preuve vivante. Je rappelle au passage que l'économie culturelle pèse d'avantage au niveau emploi que l'industrie automobile en France. A partir de la 4ème, on peut dire que j'étais en échec scolaire, mais grâce à la musique et à des professeurs du conservatoire, j'ai pour la première fois de ma vie cru en moi, et senti que j'allais trouver ma voie. Mon cas, j'en suis sûr, n'est pas isolé donc je voudrais crier : Vive les "casse-couilles" ! Et oui nous avons besoin des artistes ! Le frère d'un des candidats à la présidentielle qui est pianiste de Jazz ne me contredirait sans doute pas... Sauf votre respect, il y en avait des "casse-couilles" au dernier concert de la Fabrica'son! (ce n'est pas moi qui le dit mais cet élu de la République) Je crois que l'on a tous vécu, public, musiciens et bénévoles un dimanche idéal. Après notre année nomade, nous retrouvons peu à peu des salles quasi pleines et ça fait plaisir... Au nom de toute l'équipe de la Fabrica'son, j’en profite pour vous remercier de votre fidélité, qui remonte pour certaines personnes à plus de 15 ans... Dimanche 5 février, nous accueillerons un Jazz encore différent de ce que l'on a écouté ces derniers mois : le trio de Romain Pilon joue un Jazz contemporain tourné vers New-York, une musique qui swingue, qui groove parfois. Et oui, le Jazz est riche de plein d'esthétiques différentes, et c'est tant mieux !
Sébastien
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